Je suis ingénieure de recherches au Centre Jean Pépin depuis 2009, spécialisée en analyse de sources anciennes et information scientifique.
Mes travaux de recherche portent sur la philosophie ancienne et l’histoire de la médecine. Je travaille plus spécifiquement sur l’épicurisme antique, le scepticisme, la médecine hippocratique et galénique, et plus généralement sur l’histoire de l’empirisme et ses liens avec certaines positions éthiques dans l’Antiquité. Je m’intéresse également aux questions de transmission des textes épicuriens au Moyen-âge et à la Renaissance, et plus largement à l’histoire éditoriale de l’épicurisme.
La question de la clinique ancienne est particulièrement importante pour moi dans la mesure où elle articule les problématiques épistémologique et déontologique sur lesquelles je travaille : la possibilité de l’interprétation empiriste des signes et de sa relation avec les procédures de raisonnement par inférence analogique, et par là avec un certain type de posture sceptique, et les choix d’intervention ou au contraire d’abstention que cette interprétation entraîne. Ces choix s’expriment aussi bien par des recommandations explicites concernant la pertinence du soin que par des considérations complexes sur le statut de la parole médicale à l’occasion de l’exploration clinique – la parrhèsia, libre parole ou franc-parler du médecin dont les implications dépassent et débordent très largement le cadre technique.